Cancer : Stop ou Encore au petit verre de vin quotidien ?

Publié le par Yvon Bertrand

 



"Le vin est la plus saine et la plus hygiénique des boissons"

Louis Pasteur 

Alors que le vin français conserve toute son aura à l’étranger, son image se trouble dans l’hexagone. La dernière campagne des hygiénistes n’arrange rien.

 

l'Institut national du cancer (INCa) a publié le mardi 17 février 2009, un état des connaissances sur l'impact de la nutrition sur les cancers


Au premier rang des accusés, l'alcool qui met la France au sixième rang mondial avec une consommation de 12,9 litres d'alcool pur par personne par an (un petit verre de vin, 25 cl de bière, un pastis équivalent à 10 g d'alcool pur).

 

 Pour Didier Houssin, directeur de la santé, il n'y a pas, en ce qui concerne l'alcool 

et le cancer, « de dose protectrice ».

Avec leurs effets invisibles, « les petites doses répétées sont les plus nocives », affirme le président de l'Inca Dominique Maraninchi.

Paule Martel, directrice de recherche à l'Institut de recherche agronomique (INRA), renchérit : « Toute consommation quotidienne de vin est déconseillée ».

Selon l'étude, « la consommation de boissons alcoolisées est associée à une augmentation du risque de plusieurs cancers : bouche, pharynx, larynx, oesophage, colon-rectum, sein et foie ».

Par verre consommé par jour, la hausse du risque va de 9% (colon-rectum) à 168% (bouche, pharynx et larynx). La cause ? Surtout la transformation de l'éthanol en acétaldéhyde, l'éthanol augmentant d'ailleurs la perméabilité de la muqueuse aux cancérogènes tels que le tabac.

La consommation chronique d'alcool induit aussi une déficience en folates, favorable au cancer colorectal.

Cette équation "vin=cancer" embrase le monde viticole régional

Philippe Vergnes, président du Syndicat régional des vignerons :

« Une fois de plus, on nous tire dessus, y’en a assez ! A ceux qui sortent ces études, je conseille de réviser leurs classiques: qu’ils s’en réfèrent à Pasteur »


Jérôme Despey, vice-président de la FNSEA 
 « Encore une stigmatisation du vin ! La question est de savoir à qui cela profite à quelques jours du débat sur la loi Hôpital, Patient, Santé, Territoire. Ce rapport végétait depuis au moins deux ans… Cette fois le trait est tellement gros que ça manque de crédibilité. J’espère que les consommateurs comprendront que c’est de la désinformation »


Guilhem Rouvière, jeune agriculteur de Valliguières (30) :

« Sous prétexte de lutte contre le cancer, il ne faudrait pas abuser. Demain, on va nous dire que faire l’amour c’est dangereux… Attaquer toujours le vin, c’est trop injuste. Ça nous porte un coup au moral. On a l’impression que cela ne s’arrêtera que quand nous aurons disparu. »


Jacques Bascou,  député maire PS de Narbonne :

« Dès l’instant où tout nouveau né est un condamné à mort en puissance, on peut tout extrapoler. Des études il y en a beaucoup, à commencer par celles qui vantent le régime méditerranéen et les bienfaits d’une consommation modérée de vin. »


Elie Aboud, médecin et député UMP de l’Hérault :

« Je trouve malsain que certaines personnes utilisent des micro-études pour dire qu’une consommation modérée du vin nuit à la santé. En tant qu’élu, quoique médecin, je n’ai jamais mis en avant les études portant sur les bienfaits du vin. Je trouve condamnable qu’on utilise de telles publications pseudo scientifiques pour combattre la filière viticole qui, au contraire, a besoin de promotion. »


Jean Clavel, fondateur des Coteaux du Languedoc

« C’est nouveau, le premier verre est dangereux… Mais on peut se demander pourquoi l’INCA lance sa communication : n’est-ce pas parce que l’Assemblée Nationale doit débattre d’un projet de loi qui prévoit de supprimer toute possibilité de dégustation gratuite des vins »


Jean-Charles Tastavy, Vignerons indépendants de l’Hérault :

  « Il s’agit d’un choix de société. Doit-on favoriser une politique de santé valorisant la modération et la responsabilité ou une politique d’interdits et de répression »

  Bernard Debré : « Refuser le terrorisme sanitaire »


Le professeur Bernard Debré, chef du service d’urologie à l’Hôpital Cochin (Paris), député et conseiller de Paris, n’est pas homme à bouder ses plaisirs, notamment celui de boire un verre de vin quand bon lui semble, certes avec modération.

Alors, certains aspects de l’étude de l’Institut national du cancer (Inca) lui sont restés en travers de la gorge. Pire encore: Jamais les Français n’ont vécu aussi longtemps. Et voici que l’on veut nous imposer une police des réfrigérateurs. C’est tout simplement odieux », lance-t-il.


L’étude laisse entendre que « toute consommation quotidienne de vin est déconseillée ».

Le professeur Debré commente: « Si l’on cherche absolument des relations de cause à effet, on arrive toujours à en trouver. Celui qui veut vivre plus longtemps grâce à l’abstinence -ni alcool, ni tabac-ni, ni…- peut toujours le faire. J’ai envie de lui dire: vous vivrez peut-être davantage, mais ça va vous paraître long »


Le médecin se dit « révolté ». Il parle d’« une étude sans queue ni tête, sans réel fondement scientifique ».

Et s’insurge:

 « C’est scandaleux de publier des choses pareilles. Tout cela inquiète l’opinion publique et ça me choque profondément. On incite les gens à ne pas boire, à se méfier de la viande rouge et de la charcuterie, à faire attention au fromage… Mais, où va-t-on? Dans quel pays vit-on? Bientôt, il faudra mettre un scaphandre. »


Selon Bernard Debré, « une très large part du milieu médical refuse ce terrorisme sanitaire que l’on peut comparer au terrorisme écolo. Hier encore, les études mettaient en exergue le bénéfice d’une consommation modérée de vin pour lutter contre les maladies cardio-vasculaires. Le revirement, auquel on assiste, traduit une volonté d’hygiénisme bien pensante. Ce n’est pas anodin. Si ça continue, on va assister à la suppression des foires aux vins. »


Le professeur Debré parle d’une communauté scientifique très divisée au regard des conclusions de l’étude de l’INCA : « Surveillance, contrôles en tout genre, qu’on arrête de nous coller des trucs épouvantables. Les études valent ce qu’elles valent. On peut faire dire ce qu’on veut à ce qu’on veut. Je peux aussi vous démontrer que ceux qui ont gagné ont joué au loto ».

 

Professeur Henri Joyeux : « L'INCA se discrédite ...»

 
 

. « Je suis en désaccord total avec les conclusions de cette
étude sur le vin»
,
s’enflamme le Pr Henri Joyeux,
chirurgien et cancérologue de la
Faculté de Médecine de
Montpellier
et Spécialiste des relations
 entre
 Nutrition et Cancer
qu'il étudie depuis plus de 30 ans.

« La publication de l'Inca se base sur
une méta-analyse
réunissant 7000 enquêtes
qualifiées de scientifiques.
Quand on connaît la manière dont sont menées
ces études
auxquelles on fait dire ce que l'on veut on ne peut
que douter da la valeur de cette dernière publication.
Le plus grave, c’est que les scientifiques le savent
 très bien.
L’Inca se discrédite en publiant de tels résultats. »


Selon le Professeur Joyeux,

« l’étude confond les
consommateurs réguliers
d'alcool
forts (whisky, vodka, gin)
qui augmentent
incontestablement
leurs risques de cancer de
la bouche et de l'œsophage,
surtout s'ils sont accompagnés
du tabagisme à un paquet
 par jour et les consommateurs
 réguliers de vin, à raison
d'un ballon de vin entre la poire
et le fromage qui au contraire ont des risques réduits, tant de cancer
que de maladies
cardio-vasculaires.
Confondre whisky, vin ou bière est une erreur scientifique
 grave.
En plus des effets protecteurs du cancer, un ballon de
bon vin
au milieu du repas a trois effets positifs pour la santé :

-  il facilite la digestion
-  il prévient les infections urinaires
-
il prévient la constipation en permettant la contraction
intestinale pour faciliter l'évacuation des déchets ».

"Un repas sans vin, est comme un jour sans soleil"

Louis Pasteur
   
   
 
 



Publié dans Gastronomie

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