Jean-Jacques Bourdin, un vrai Cévenol...

Publié le par Yvon Bertrand

 

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Au coeur des Cévennes, Jean-Jacques Bourdin (RMC) : "Je fuis le brouhaha"

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Jean-Jacques Bourdin a trouvé au Vigan une autre Cévenne que celle qu’il a connue, jeune, à Alès.
Jean-Jacques Bourdin a trouvé au Vigan une autre Cévenne que celle qu’il a connue, jeune, à Alès.

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Le journaliste vedette de RMC et BFM TV habite près du Vigan, au pied de l’Aigoual. C’est sa façon d’"atteindre une forme de plénitude", dans la rudesse.

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Il arrive avec un peu de retard au rendez-vous parce qu’il vient de finir une ratatouille, qu’il partagera le soir avec Manolo, la voix des Gypsies, qui habite dans le coin. Jean-Jacques Bourdin, le journaliste vedette de RMC et BFM TV, s’est installé au-dessus du Vigan, dans le Gard, il y a quatre ans, lui qui a vécu enfant et adolescent à Alès.

Il y vient tous les quinze jours

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Et longuement l’été. Il ne fait qu’une ou deux virées à Sète, pour la plage. "Je remonte très vite ici. Je fuis le brouhaha." Il est à une soixantaine de kilomètres de ses terres familiales, où sa mère vit encore. Il a découvert une Cévenne souffrant encore plus qu’Alès mais "plus riche au niveau intellectuel", avec un caractère "encore plus prononcé".

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Et plus tournée vers Montpellier que vers Nîmes : "Ici, c’est un bout du Gard à part. On est un peu dans l’Hérault. J’aime ce pays. J’aime la façon dont en parle l’écrivain André Chamson, gamin partant de chez sa grand-mère du Vigan avec son baluchon sur les pentes de l’Aigoual."

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 Il doit secrètement se réjouir que son fils Louis, 5 ans et demi, marche à sa façon dans les pas du petit Chamson, plus de cent ans après.

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"Le caractère est rude, la topologie aussi"

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Il a eu "un coup de cœur" pour son nouveau havre de paix, après avoir visité des maisons dans la région alésienne. "C’est un vieux mas en trois parties, au sommet d’une colline qui domine la vallée. Dans les Cévennes, il faut toujours grimper, pour atteindre une forme de plénitude, parce que le caractère est rude et la topologie aussi."

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Bourdin, lui aussi, a grimpé. Et la grimpette, pour ce Gardois de 63 ans, est une forme d’ascenseur social. Il a commencé chauffeur-livreur et vendeur, avant de gravir les échelles journalistiques, de chroniqueur sportif au poste de rédacteur en chef qu’il occupe aujourd’hui.

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"La colline m’appartient", glisse-t-il fièrement, au cœur de Cévennes où on achète parfois la montagne en même temps que le mas. Il a ce dont il a rêvé toute sa vie, lui le Cévenol ancré dans une terre faite de pierres, de châtaigniers et de ruisseaux.

Il a en tout cas un peu mieux que le "grand jardin" de la maison de ses parents, à Alès, vieille route d’Anduze, quand son père était grossiste en mercerie. La réussite professionnelle aidant, il a pu se faire plaisir.

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"Ma chance, c’est de gagner suffisamment bien ma vie pour m’acheter ce mas. C’est le seul bien que je possède. Investir ici, c’est redonner au pays tout ce qu’il m’a apporté, plutôt qu’aller acheter une maison à Marbella. Ce ne sera jamais vendu, à moins d’un drame."

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Le journaliste rénove peu à peu, avec "de très bons artisans". Reprend des faïsses - les murs des terrasses cévenoles - qui s’effondrent. Sa maison lui ressemble. Construite au fil des ans, de rajouts en rajouts, "selon les générations et l’argent dont ils disposaient", imbrication désormais fondue dans le paysage. Comme une évidence.

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Bourdin aussi fait partie du décor

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Parce qu’il en a le relief, le côté rebelle, réboussier. Et parce qu’il n’a pas mis longtemps à aller taper la pétanque avec les gars du coin, sous les châtaigniers au Vigan et sous les tilleuls à Aumessas. Pas bégueule, accessible et nature. Il ira quand même se mesurer aux stars de la pétanque, mi-août, à Millau, pour le tournoi des personnalités.

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Bourdin, à l’aise en eaux populaires et élitistes, comme en cuisine : "J’ai horreur quand elle est compliquée". Rien de mieux qu’"une épaule d’agneau, des pommes de terre au lard parfaitement cuites, quelques cèpes sautés". Mais il se régale également lorsqu’il mange chez ses "amis grands chefs", Guy Savoy, Yannick Alléno et Jean-François Piège.

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Ansi va Jean-Jacques Bourdin. Encore tout ému du passage de cinq sangliers, venus "chercher l’amande au cœur du noyau des cerises" qu’il n’avait pas ramassées au pied de sa maison. Un grand enfant qui prend autant plaisir dans les joies simples cévenoles que dans l’excellence. Il y a tout ça dans son baluchon hérité d’André Chamson.

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