Les sites touristiques incontournables du Languedoc-Roussillon

Publié le par Yvon Bertrand

 


Dans le vaste écrin architectural et paysager de notre région, le patrimoine culturel égraine ses trésors : Pont du Gard, Canal du Midi, Cité fortifiée de Carcassonne, chemins de Saint Jacques de Compostelle, les forteresses Vauban.

 Ces symboles du génie des civilisations passées, inscrits au patrimoine mondial de l'Humanité par l'Unesco, sont une invite au pèlerinage, qu'il soit culturel, religieux ou touristique.

Le Pont du Gard


Symbole du génie romain, le Pont du Gard est l’aqueduc le mieux conservé du monde et le plus imposant du bassin méditerranéen. C'est aujourd'hui le monument antique le plus visité de France.


Le Pont du Gard 

Le Pont du Gard est la pièce maîtresse d'une canalisation longue de cinquante kilomètres, amenant l'eau de la source d'Eure près d'Uzès à la ville de Nîmes, dont la construction dura une quinzaine d'années, sous les empires de Claude et de Néron entre 40 et 60 après Jésus-Christ.

Véritable tour de force des ingénieurs et architectes romains, il laisse pantois par ses dimensions : 275 mètres de long, 48 mètres de haut, il n'a pas d'égal. Avec ses trois ponts superposés, totalisant 49 arches, c'est plus de 50 000 tonnes de pierres qui ont été nécessaires à sa construction. Impressionnant et majestueux, le Pont du Gard illustre remarquablement la domination romaine sur la Méditerranée.

Axe de communication emprunté pendant des siècles, le site est inscrit dès 1840 aux Monuments Historiques et bénéficiera de deux campagnes de restauration. Hier simple objet de contemplation, le site du Pont du Gard s'est aujourd'hui enrichi de multiples animations qui invitent toute l'année le voyageur à s'attarder plus longuement : musée, expositions permanentes et temporaires, espace ludo pour les enfants, médiathèque, jardin botanique... à découvrir dans un environnement de garrigue exceptionnel.
Le Pont du Gard est inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1985.

Le Canal du Midi


Qualifié par l'UNESCO comme étant "l'une des réalisations de génie civil [...] les plus extraordinaires de l'ère moderne", le Canal du Midi est le plus ancien canal d'Europe encore en fonctionnement.



Le Canal du Midi  

L'idée de créer une liaison fluviale directe entre la Méditerranée et l'Atlantique est évoquée dès l'Antiquité. Les projets envisagés se heurtent tous aux problèmes d'alimentation en eau du futur canal. La solution est trouvée par Pierre-Paul Riquet, riche fermier des Gabelles originaire de Béziers. En 1662, il rédige un mémoire à Colbert. L'Intendant des finances du Roi Louis XIV comprend rapidement les intérêts économiques, politiques et militaires d'un tel ouvrage et en 1666, la décision royale d'ouverture des travaux du "Canal Royal" (Le Canal du Midi) intervient.

Débute alors un chantier extraordinaire pour l'époque qui rassemble jusqu'à dix mille ouvriers et va durer plus de 14 ans! On dénombre 328 ouvrages d'art au long du Canal du Midi: ponts, aqueducs, bassins. 65 écluses comportant 103 sas de passage ont été construites et 45 000 arbres plantés au long du parcours pour maintenir les berges et abriter passagers et marchandises du soleil. Les travaux sont presque achevés quand, le 1er octobre 1680, Pierre-Paul Riquet meurt à Toulouse. Le "Canal Royal" est inauguré en mai 1681, il aura coûté plusieurs millions de livres.

Par la suite d'autres travaux seront réalisés du XVIIe au XIXe siècle, tels les ouvrages de franchissement de la Cesse par Vauban, l'aqueduc de Fresquel à Carcassonne ou le Pont Canal sur l'Orb à Béziers. Pendant deux siècles le canal, devenu "Canal du Midi" à la Révolution Française, va contribuer à l'essor économique de la région. En 1856, l'activité marchande est à son apogée avec 110 millions de tonnes de marchandises et près de 100 000 passagers transportés. Mais face à la concurrence du rail puis de la route, l'activité décline inexorablement et la batellerie commerciale disparaît dans les années 1970. Depuis, de nouvelles activités liées au tourisme fluvial sur le Canal du Midi ne cessent de se développer.

Le Canal du Midi est inscrit sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1996.



La Cité de Carcassonne



La Cité de Carcassonne est un des plus fabuleux décor parfaitement conservés du Moyen-Age.


Cité de Carcassonne 

Centre actif sur la route du vin, entre le bassin méditerranéen et le reste de la Gaule, Carcassonne est dès l'époque romaine une véritable cité fortifiée. Au XIIe siècle les seigneurs de Trencavel, vicomtes de Carcassonne, construisent un nouveau château et embellissent la cité qui accueille érudits, artistes et troubadours. Placée sous la tutelle royale au milieu du XIIIe siècle, d'importants travaux vont être entrepris et faire de Carcassonne une place forte hors du commun... qui ne sera plus jamais attaquée!

Avec la signature du traité des Pyrénées en 1659 et le rattachement du Roussillon à la France elle perd toute importance stratégique et devient entrepôt d’armes et de vivres sous l’Ancien Régime et la Révolution. Sauvée in extrémis de la démolition, la Cité fait l'objet, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, d'un grand chantier de restauration confié à l'architecte Viollet-le-Duc qui lui donne son aspect actuel.

La Cité comprend cinquante deux tours et deux enceintes concentriques qui totalisent trois kilomètres de remparts. La porte Narbonnaise et le Château comtal (qui abrite le musée lapidaire) en constituent les plus beaux fleurons. Elle renferme également de belles maisons anciennes et surtout, la basilique Saint-Nazaire, ancienne cathédrale riche de ses vitraux du XIVe siècle et de nombreuses sculptures. La cité et le château comtal sont gérés par le Centre des monuments nationaux qui propose de nombreuse visites libres ou commentées 

Les Chemins de Saint Jacques de Compostelle



Itinéraires spirituels empruntés aujourd'hui encore par les croyants et non croyants, ils témoignent de manière exceptionnelle de l'expansion du christianisme au Moyen-Age.

Saint Guilhem le Désert  

Saint Guilhem le Désert


C’est vers l’an 813 que fut retrouvé à Compostelle en Galice le tombeau "supposé" de Saint Jacques le Majeur proche compagnon du Christ. Au début du XIe siècle Saint-Jacques de Compostelle est devenue la destination la plus importante pour de nombreux pèlerins venant de toute l'Europe.

Pour atteindre l'Espagne, ils traversaient la France et pouvaient emprunter quatre voies principales : Paris / Tours, Vézelay, Le Puy et Arles. Les deux dernières traversent le Languedoc-Roussillon :
- Le Chemin du Puy ou "Via Podiensis" passe par le haut Gévaudan en Lozère (GR 65). Tout son tronçon entre le Puy et Conques traverse la Margeride et l’Aubrac. L’artère principale de Saint-Alban à l’Hôpital d’Aubrac est jalonnée d’églises et de prieurés, qui accueillaient les pèlerins. Le chemin «lozérien» aboutissait à Notre-Dame des Pauvres d’Aubrac.
- Le Chemin d'Arles ou "Via Tolosana" ou "Via Arletanensis" (GR 653) était la voie empruntée par les pèlerins d’Europe Centrale et de la péninsule italienne. Elle était aussi utilisée par ceux qui allaient jusqu’au tombeau de Saint-Pierre à Rome et prenait le nom de "Camin Romieu".

En Languedoc-Roussillon plusieurs étapes sont incontournables : Dans le Gard, la cité médiévale de Saint-Gilles offre la richesse iconographique de son ancienne église abbatiale romane. Dans l’Hérault, le Pont du Diable (XIe siècle) franchit de superbes gorges de calcaire, et un peu plus loin dans la vallée de Saint-Guilhem-le-Désert, l’ancienne abbaye de Gellone est un extraordinaire témoignage du premier art roman méridional.

La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle est inscrite sur la Liste du Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 1998.

 

Les forteresses Vauban


La place-forte de Villefranche-de-Conflent et la citadelle de Mont-Louis dans les Pyrénées Orientales sont parmi les douze sites fortifiés par Vauban classés au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 2008.

Villefranche-de-Conflent 

Villefranche-de-Conflent


La cité médiévale de Villefranche-de-Conflent a été fondée en 1090 par le Comte de Cerdagne au creux de la Vallée de la Têt. Elle est classée parmi les plus Beaux Villages de France. L’enceinte d’origine, dont il subsiste des vestiges, fût remaniée au XIVe siècle par le roi d’Aragon et achevée par Vauban au XVIIe siècle. Celui-ci renforça l’enceinte principale et fit construire le Fort Liberia en surplomb de la ville. Ce village aussi impressionnant par son cadre que par son architecture, est le point de départ de randonnées et du Train Jaune de Cerdagne.

La Citadelle de Mont-Louis, près de Font-Romeu, fût construite ex nihilo pour sécuriser la nouvelle frontière avec l’Espagne après la signature du Traité des Pyrénées de 1659. Vauban crée cette place-forte en l’honneur de Louis XIV. Véritable prouesse de technologie et d’ingéniosité, elle est construite en deux ans, de 1679 à 1681 par 2000 hommes.
Cité fortifiée la plus haute de France (1600 m), Mont-Louis est située au carrefour stratégique de trois vallées (Têt, Aude et Cerdagne). Son plan original prévoyait quatre zones : la citadelle, la ville haute ainsi qu’une ville basse et une redoute (ces deux dernières ne seront jamais réalisées). La place forte a gardé toute son authenticité tant dans la partie civile que dans la zone militaire, occupée sans discontinuité depuis plus de 325 ans par l’armée, aujourd’hui le Centre National d’Entraînement Commando (CNEC). Dans l’enceinte militaire, le Puits des Forçats conserve un élément d’architecture exceptionnel du XVIIe siècle, son immense roue qui servait à l’alimentation en eau. Ses remparts intacts gardent encore aujourd’hui une vocation militaire.

Les forteresses de Villefranche-de-Conflent et de Mont-Louis ont rejoint, avec dix autres sites français, le cercle très fermé du Patrimoine de l’Humanité en 2008.



 

Publié dans Tourisme

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