Sébastien Castella ne "supporte pas la souffrance animale"

Publié le par Yvon Bertrand

 

Le torero Sébastien Castella ne "supporte pas la souffrance animale"

Sébastien Castella.

C'est une révélation que Sébastien Castella, le célèbre  torero bitterois vient de livrer au quotidien équatorien Hoy au cours d'une visite qu'il a rendu à Quito, la capitale du pays, pour une série de corridas. 

 

"No me gusta ver a los animales sufriendo" affirme-t-il sans ambages à nos confrères. En castillan dans le texte : "Je n'aime pas voir souffrir les bêtes".

 

"Je déteste la chasse et la pêche"

 

Il va même plus loin et affirme que les anti-corrida ont une "vision du monde (qu'il) respecte".

 

Très éloignée de l'image du toréador insensible qu'on pourrait avoir de lui, il explique que, s'il trouve plaisir dans l'art de toréer, il déteste en revanche mettre à mort l'animal.

 

A lire ses paroles, on pourrait presque croire qu'il  fait partie d'une association de défense des animaux :

 

"Je déteste la chasse et la pêche. Je pleure à l'idée de la souffrance d'un chien ou d'un cheval. Et quand je suis toréro, même si la mort du taureau est nécessaire, il n'en reste pas moins que ce dernier est un animal d'une bravoure et d'une intelligence que ne possède aucune autre bête."

 

Les anti-corridas applaudissent

 

Des paroles tellement surprenantes que la  Fédération des luttes pour l'abolition des corridas (Flac), basée à Agde (Hérault) vient de lui envoyer une lettre ouverte, dans laquelle l'association espère le raccrocher à son combat.

 

"Vous n'ignorez pas qu'il existe dans le monde nombre de matadors reconnus qui ont réalisé l'étendue de la cruauté dans la corrida et la dénoncent désormais avec force. Parmi eux, le célèbre torero colombien  Alvaro Munera, aujourd'hui honoré pour ses positions par les défenseurs de l'éthique, banni par ceux qui n'ont pas toléré la grandeur de son geste" écrivent 

Assistons-nous au rapprochement de deux opinions jusqu'ici irréconciliables ?

 

Seul l'avenir nous le dira.

Sébastien Castella a déclenché la polémique. Bien malgré lui...

Le torero biterrois trouble le mundillo après sa prestation et la phrase prononcée à Quito.

Une courte phrase de Sébastien Castella, a fait du raffut. Il est vrai qu’elle n’est pas neutre dans la bouche d’un matador de toros : "Je vais dans l’arène pour toréer, non pour tuer le taureau".

Ce fut assez pour déclencher une bronca d’une partie de l’aficion, ainsi qu’en témoignent les commentaires nombreux sur les sites tauromachiques. Ce qui est reproché à Castella, c’est d’avoir lancé cette phrase dans le contexte de la Feria de Quito, où les corridas se déroulent depuis cette année sans mise à mort dans l’arène, les toros étant abattus au corral.

 Or, jusqu’ici, Castella s’était rangé dans le camp de puristes, refusant, notamment à Las Vegas, de lidier dans ces corridas sin sangre.

La polémique vient sans doute plus de cette volte-face que de la phrase elle-même.

 

"Il est tombé dans un piège, écrit Jean-Jacques Dhomps, sur le site de la FSTF.

 Il s’est fait le porte-parole, peut-être sans l’avoir voulu, de tous ses collègues qui ont toréé à Quito (étaient présents notamment les Ponce, Talavante, Abellán, Rafelillo ). Leur argument se résume à : Mieux vaut une corrida sans mise à mort que pas de corrida du tout. Ce à quoi nous sommes nombreux à répondre : “Sans mise à mort, il n’y a plus de corrida”."

Selon les puristes, "le risque est plutôt que Quito serve d’exemple et fasse tâche d’huile" et "trop de professionnels du mundillo favorisent, en douce, cette évolution vers des corridas sin sangre".

Alors, Castella, chouchou de l’aficion sud-américaine, a-t-il été piégé ?

 

À bien lire cette longue interview, le maestro semble en effet avoir évolué par rapport à son purisme antérieur, pour défendre désormais une politique pragmatique afin de "traverser ce moment difficile" et attendre des jours meilleurs.

Cependant, sur le fond, Castella ne justifie nullement la corrida sin sangre.

       

 Après une confession sur sa sensibilité personnelle à la souffrance des animaux qui lui fait éprouver "une peine intense, jusqu’à pleurer", il ajoute, on ne peut plus clair : "Quand je me suis mis à toréer, il fut entendu que la partie mort du toro était nécessaire parce que l’animal possède une bravoure et une intelligence dont tout autre animal est dépourvu. Le taureau de combat est le plus intelligent de tous les animaux. L’argument, il te le donne lui-même. Ici, le taureau retourne au corral mais il y est tué avec un pistolet d’abattage et personne ne voit ça. Ce n’est pas cette mort que veut cet animal."

Mais désormais, le doute s’est insinué entre l’aficion et Castella.

 

Publié dans Tauromachie

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